Les Personnages de la Chambre Épisode 1: Steven Blaney

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Les Personnages de la Chambre Épisode 1: Steven Blaney
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Dans cet épisode, Steven répond aux questions suivantes :

  • Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez poursuivre une carrière politique?
  • Qui sont les figures politiques que vous admirez et pourquoi?
  • Pouvez-vous me parler de votre processus de nomination?
  • Comment s’est déroulé votre processus d’intégration?
  • Quels étaient vos objectifs et pourquoi étaient-ils importants pour vous?
  • Quelle a été votre courbe d’apprentissage? 
  • Qu’est-ce qui vous a surpris en tant que député?
  • Vous avez mentionné que le travail parlementaire est une structure imposante. Pouvez-vous expliciter ce point?
  • Pouvez-vous me parler de l’autonomie des député.e.s?
  • Est-ce que votre parti s’attendait à ce que ses priorités passent avant les demandes de votre circonscription?
  • Avez-vous fait face à de l’incivilité dans la Chambre? 
  • Avez-vous fait face à la toxicité en ligne dans ce rôle?
  • Votre identité a-t-elle été prise en compte dans votre travail?
  • Vous avez mentionné que la pandémie a réduit les contacts humains. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
  • Que pensez-vous du Parlement hybride?
  • Pouvez-vous décrire les points forts de votre mandat?
  • Comment votre séjour à la Chambre des communes vous a-t-il changé?

Avez-vous des recommandations pour améliorer l’expérience des député.e.s?

Le Centre Samara pour la démocratie est une organisation caritative non partisane. Notre mission est de bâtir une démocratie résiliente avec un public engagé et des institutions réactives. Pour soutenir notre travail, consultez notre site Web et cliquez sur « faire un don ».

Script de l'épisode

Chloë Hill: Salut, bonjour, je m’appelle Chloë Hill. Je vous remercie d'écouter Les Personnages de la Chambre, une baladodiffusion du Centre Samara pour la démocratie. Dans ce balado, nous ne parlons pas seulement des député.e.s, nous nous adressons directement à eux et à elles. Nous creusons sous la surface pour apprendre ce que représenter sa communauté dans la capitale de notre pays signifie vraiment. Nous voulions tout savoir : ce qui se passe en coulisses, y compris les drames et les intrigues politiques. Mais surtout, nous voulions découvrir les député.e.s en tant qu'êtres humains ayant leur propre histoire à raconter.

Dans cette série en six parties, nous entendrons les témoignages d'anciens et anciennes député.e.s des 42e et 43e législatures du Canada, c'est-à-dire des parlementaires qui ont quitté leurs fonctions entre 2015 et 2021. Nous découvrirons leur expérience à la Chambre des communes et entendrons leurs conseils sur la façon d'améliorer l'expérience d'un ou une député.e, pour la personne qui porte le titre, mais aussi pour nous, le public qu'ils servent.

L'épisode d'aujourd'hui présente Monsieur Steven Blaney, qui a représenté la circonscription québécoise de Lévis-Bellechasse à la Chambre des communes pour le Parti conservateur du Canada entre 2006 et 2021.

Ayant toujours envisagé une carrière en politique, Steven a été député pendant plus de 15 ans avant de décider de ne pas se représenter. Dans cet épisode, Steven souligne l'importance d'un réseau de soutien, du respect mutuel entre les partis et de la représentation des intérêts de la circonscription. 

Voici notre discussion!

Chloë Hill: Pouvez-vous me parler de vos premier souvenirs concernant la politique et vraiment l'engagement civique? Avez-vous grandi dans un foyer ou une communauté politique?

Steven Blaney: Je comprends pourquoi ce sont de bonnes entrevues. Bien, écoutez, au niveau de mon engagement politique, en 1998, j'ai été candidat pour une formation politique québécoise, l’ADQ, et par la suite, en 2006, j'ai été candidat aux élections fédérales. Donc mes parents, ma mère était enseignante. Mon père, aussi enseignant et a été mesureur de bois, donc ils n'ont pas un bagage politique, mais ils ont grandi dans des familles où la politique était en quelque sorte une seconde nature, je dirais.

Chloë Hill: Excellent, et est-ce qu’il y un souvenir qui vous vient à l'esprit concernant leur implication ou une discussion à la table?

Oui, en 1998, lorsque je me suis présenté, ma mère a été mon premier agent officiel et mon père a occupé toutes les hautes fonctions de l'équipe électorale, c'est-à-dire pose de pancartes, chauffeur, je suis aller à Sainte-Marguerite avec mon oncle Maurice pour faire des visites, et on a fini la campagne avec un surplus de quelques centaines de dollars. Donc, on avait équilibré notre budget, ce qui était toujours important pour un conservateur.

Et quand-est ce que vous avez réalisé qu'une carrière politique était quelque chose que vous aviez voulu? 

Steven Blaney: Pour moi, c'était un rêve de faire de la politique depuis, depuis toujours. Depuis aussi longtemps que je me souvienne. Mon père m'avait offert une encyclopédie, vous pouvez voir qu’il est juste ici, je ne sais pas si vous pouvez voir mon crayon ici. Donc, mon père m’avait acheté cette collection-là et ça m'a fasciné par le fait même sur l’histoire. Et en étant fasciné sur l'histoire, on devient fasciné par la politique. Et ici on voit Jean Lesage, Daniel Johnson, on voit, Maurice Duplessis, Louis Saint-Laurent. Donc, on voit tous les grands personnages, les grands premiers ministres canadiens. Lester B. Pearson ici, donc c'est ça. À la fin des années 70, c'était une époque de promesses. Quoi que c'est Sir Wilfrid Laurier qui avait dit que le 21e siècle serait le siècle du Canada. Donc, on était vraiment dans une poussée démographique. C'était une période somme toute assez exaltante et et c'est un peu ce qui me faisait caresser le rêve un peu secret, parce que c'était pour moi un peu inaccessible, la politique, éventuellement de faire de la politique active un jour. Fait que, dans mon cheminement, j'ai été impliqué dans les mouvements étudiants, dans les mouvements, mouvements de protection de l'environnement. Mais ultimement, en 98 et en 2006, mon rêve s'est réalisé. Voilà. 

Chloë Hill: Et de ceux, les personnes dont vous avez mentionné du livre, est-ce qu'il y en a une en particulier qui vous a marqué et qui vous admirez le plus et pourquoi?

Steven Blaney: Oui, j'ai longtemps dit que j'admirais Daniel Johnson, le père. C'est-à-dire, le chef de l'Union nationale qui a remplacé Maurice Duplessis et qui a été un des architectes de la continuité de la Révolution tranquille. Je dois dire aussi qu'avec le recul aussi, je me rends compte que le premier ministre, lorsque j'étais plus jeune, du Québec, Robert Bourassa, est un personnage, est un personnage qui est assez fascinant, somme toute, et qui a été un modèle malgré moi, un peu, si je puis dire qui, je pense qu'il a eu une influence plus importante que je le pense sur mon cheminement politique parce qu'il avait de grandes qualités et il avait, il pratiquait, je vous dirais, un peu une forme d’art d’ambivalence et c'est sûrement quelque chose que j'ai appris de Monsieur Bourassa. Excusez moi, je ne me compare pas Monsieur Bourassa, mais quand même, je trouvais que c'était un modèle.

Chloë Hill: Et comment vos proches ont-ils réagi à votre volonté de vouloir entreprendre une carrière politique?

Steven Blaney: Beaucoup de craintes, de peur et d'appréhension. Et j'irais jusqu'à dire une certaine résistance. Essentiellement, c'est que c'était un facteur d'insécurité au niveau financier important et c'est un risque. C'était aussi un mode de vie qui, au niveau familial, posait des défis que j'avais nettement sous estimés, mais qui étaient bien réels.

Chloë Hill: Pouvez-vous me parler de votre processus de nomination?

Steven Blaney: Oui, comme je l'ai mentionné en 98, j'avais été candidat de l'ADQ. Et par la suite, j'envisageais toujours de faire une carrière politique au niveau provincial. Mais pendant les années 2000, j'ai réalisé qu’il pourrait, je dirais, être plus intéressant d'aller en politique fédérale avec le parti pour parler de politique, un peu le Parti progressiste-conservateur à l'époque. Et il y avait un personnage qui avait, Monsieur Bernard Lord, qui a été premier ministre du Nouveau-Brunswick et qui m'inspirait beaucoup. Et je souhaitais qu'il brigue la chefferie du Parti progressiste-conservateur. Ce qu'il n'a pas fait. Alors, j'ai rencontré Monsieur Harper après la fusion et j'ai, j'ai senti, comment dire, que je connectais avec Monsieur Harper et que c'était une opportunité pour moi de porter la bannière conservatrice en 2006. Et puis, en parallèle à ça, bien je dois dire quand même que je côtoyais un député toujours actuel, Jacques Gourde. Alors, on a décidé de se présenter ensemble en 2006 dans Lévis-Épinière et Chutes-de-la-Chaudière, Bellechasse—Les Etchemins—Lévis. Alors c'est ça, donc, on a fait le pari de se présenter en 2006. On devait se présenter en 2005, l'élection a été reportée et le reste bien, c'est ça, j’ai été élu en 2006, donc le reste, j’ai basculé. Et pour moi, le lendemain des élections, c'était vraiment un saut dans le vide parce que j'avais un emploi permanent dans mon domaine professionnel d'ingénierie, où j'étais, parfaitement à l'aise. Et là, c'était pour moi, c'était l'inconnu parce que franchement, j'avais peu d'expérience. J'avais eu des expériences de campagne électorale, mais je n'avais pas d'expérience de politique comme tel, de gestion de bureau ou gestion des enjeux. J'avais aucune expérience, donc. 

Chloë Hill: En fait, vous avez touché à quelques points sur lesquels j'aimerais revenir. Mais, vous avez parlé du lendemain, après avoir gagné un siège., Est-ce que vous vous souvenez aussi du moment où vous avez gagné votre siège?

Steven Blaney: Oui, bien sûr. Le soir de l'élection, faut dire que j'étais dans une région où c'était un comté plutôt avec le Bloc québécois qui dominait depuis plusieurs années et, et peu de gens croyaient à la possibilité de gagner le comté. Et la campagne a été longue. Elle a commencé en janvier 2006, ça a commencé avant Noël et elle s'est terminée après. Alors, peu de temps, bien le soir d'élection, ma sœur qui habite Ottawa, m'a appelé pour me dire « Steven, est-ce que tu penses que tu as de la chance de gagner? » C'est sûr qu'à ce moment-là, on sentait la vague sur le terrain conservatrice. Alors j'ai dit « Lindsey, j’ai dit, maintenant que les bureaux sont fermés, je pense que c'est plus de savoir à quelle heure qu’ils vont nommer que j'ai été élu, de savoir si je vais pas gagner ou pas ».  Je sentais que le momentum était là, mais tout ce que je savais, c'est que j'avais gagné. Après ça, c'était vraiment pour moi, comme je le mentionnais pas, une page blanche. J'avais concentré mes efforts sur la victoire et par la suite, ça a été quand même une autre aventure qui a commencé, la véritable aventure politique de 2006 jusqu'à 2019.

Chloë Hill: En entrant dans le poste, quels étaient vos objectifs et pourquoi est-ce que ceux-là étaient importants pour vous?

Steven Blaney: Bien, je vous dirais et je vous dirais peut-être que j'avais trois objectifs en entrant en politique. Pour moi, ce qui était important, c'était de conserver ma réputation et mon intégrité. Je pense qu'il est important essentiellement de maintenir, et ça se repose sur la confiance. Alors pour moi, c'est important de maintenir le lien de confiance, de le mériter, de le gagner, de le mériter et d'établir ma notoriété. Alors ça, c'était mon premier objectif. C'était je vous dirais, d'avoir une crédibilité politique. Le deuxième, je vous dirais, c'était de faire une différence dans mon comté. J’ai mentionné que j'étais ingénieur, il y avait beaucoup de projets d'infrastructures qui étaient nécessaires dans mon comté, au niveau de l'eau potable et du traitement des eaux usées. C'est un domaine qui m'est familier et j'avais des communautés comme, par exemple comme Buckland, qui n'avaient pas d'eau potable, qui avaient des avis d'ébullition. Un peu comme ceux qu'on retrouve sur parfois des communautés autochtones. Donc ça se passe ici à une demi-heure. Ça se passe à une demi-heure de Québec. Un avis d'ébullition, pas de protection incendie, pas de réseau d'aqueduc, donc. Pendant la crise économique de 2008, on a été capable d'accomplir un nombre impressionnant de projets. Il y avait un défi aussi important, entre autres au niveau d’un, d'un chantier de construction navale ici. Il y avait, il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'enjeux qui nécessitaient l'implication d'un député au niveau local. Donc c'était c'était pour moi, c'était important l'engagement aussi communautaire. Ça, c'était le deuxième point, le troisième point. Mais je vous dirais, c'est quand même la vision qui m'a toujours animé en politique. C'est ce que j'appelle la prospérité durable. Pour moi, il est important de poser des gestes qui, à moyen et à long terme, vont assurer une prospérité, mais dans un contexte de pérennité. Et ça, c'était, et c'est toujours ce qui m'anime d'ailleurs. Et ce n'est pas mal ça, mes trois objectifs politiques.

Chloë Hill: Pouvez-vous répéter cette prospérité …?

Steven Blaney: Prospérité durable. On parle de développement durable. Pour moi, c'est en fait, je l’ai pris de l'institution financière et sinon, c'est la prospérité durable. Donc, c'est de concilier un peu la, la, les éléments de de qualité de vie, de bien être, de croissance, d'une certaine croissance, mais dans un contexte de pérennité. Donc, préservation des ressources et évidemment de faire en sorte que les générations futures puissent disposer disons des mêmes, disons d'un écosystème viable et qui a été préservé en quelque sorte.

Chloë Hill: Et vous avez mentionné que vous avez fait un gros saut en commençant votre carrière politique, je me demande, comment s'est déroulé le processus d'intégration pour vous? Est-ce que ça a suivi une logique, est-ce que c'était familier ou conforme à votre expérience professionnelle jusqu'à ce point la? 

Steven Blaney: Bien, je dois vous dire que j'avais un peu le vertige. Finalement, avec le recul et que j'étais peut-être pas ma carrière à certains égards ne m'avait pas. J'ai dû développer, je dirais, des aptitudes de communication assez rapidement. Et pour je vous dirais, l’ABC de la politique sur la Colline, j'ai eu la chance de bénéficier d'un proche collaborateur, maintenant qui est député. Il s'appelle Tom Kmiec. Donc que j'ai appris un peu finalement sur le tas et et la courbe d'apprentissage a été quand même assez rapide, je dirais et je dirais même presque brutale parce qu'on est en situation de gouvernement minoritaire. Mais c'était intense. Donc je vous dirais qu’on carburait à l'adrénaline.

Chloë Hill: Vous avez mentionné Tom ici, est-ce qu'il y en a d'autres? Vous êtes-vous senti soutenu pendant ce processus de façon formelle/informelle?

Steven Blaney: Oui. Au début de ma carrière, comme je mentionne, Tom a joué un rôle critique, de même que Hélène Bernard. Et puis après, il y a vraiment une équipe qui a pu s'adjoindre. Mais dans les premières années, on en avait quand même, je recherchais quand même une certaine stabilité au niveau de mon équipe qui, graduellement, avec le temps, s'est faite et je me suis retrouvée avec une équipe exceptionnelle, vraiment, où je vous dirais les enjeux de confiance étaient omniprésents.

Chloë Hill: Et dans le sondage, vous avez indiqué un besoin de donner un peu plus d'encadrement sur la gestion d'un bureau de comté pour améliorer l'expérience des député.e.s. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?

Steven Blaney: Oui, bin je vous dirais que, essentiellement, chaque élu a beaucoup de latitude quant à la manière de gérer son bureau de comté. Et il n'y a pas vraiment de standard au niveau disons du fonctionnement d'un bureau de comté, des relations avec les commettantes, les commettants, par exemple au niveau de la gestion, gestion des promotions, des programmes et gestion aussi de l'agenda. Donc, je vous dirais qu’il a peut-être, pour ma part, on l'a appris sur le tas, il y aurait peut être un avantage à avoir je vous dirais presque, c'est un métier, c’est une formation. Il n'y a pas vraiment d'école qui forme. Il n’y a pas C'est un savoir qui se transmet un peu avec l'expérience. Pour l'instant, la principale manière de développer ce savoir faire là, c'est par l'expérience. Et dans mon cas, on a dû un peu l'apprendre sur le tas.

Chloë Hill: Vous avez mentionné la courbe d'apprentissage, pouvez-vous décrire un peu plus  ce sujet là? Avez vous un exemple? 

Steven Blaney: Ah, la courbe d'apprentissage. Oui, comme je vous le mentionnais, c'est ça. Il y a quand même des formations qui ont été mises en place par des formations politiques et par la Colline. Mais il reste que c'est quand même un baptême de feu. Il n'y a rien comme expérience. Mais, donc, c'est ça, la courbe d'apprentissage, parce que, comme je le mentionnais, Pour moi, la fonction de député, c'est pas un métier, c'est justement une fonction. Il serait peut être souhaitable qu'on ait une certaine standardisation de la prestation de service des bureaux de députés sans en faire des machines bureaucratiques, parce que c'est ce que, c'est le danger dans cette approche.

Chloë Hill: Alors, je vais maintenant poser des questions liées au travail.Pouvez-vous réfléchir à ce qui vous a surpris comme étant un député à ce stade là?

Steven Blaney: Bien, ce qui m'a surpris un peu, c'est que le travail de parlementaire, on réalise quand même quand on est dans une structure assez assez imposante, avec déjà un modus operandi, une manière de procéder. Donc, je vous dirais, notre marge de manœuvre, est somme toute, c'est d'apprendre à naviguer dans cet environnement là qui a été justement la fameuse courbe d'apprentissage. Et ce qui m'a surpris, finalement, c'est c'est peut être de voir que c’est la rapidité à laquelle les décisions se prennent. Les choses vont vite dans un sens, mais ça prend du temps dans un autre. Donc, je vous dirais qu'au niveau politique, c'est un peu ça, qui, il y a une courbe d'apprentissage qui est nécessaire et, et ce qui me surprend, c'est que dès qu'on met la switch à on comme député, on s'attend à ce que les députés soit disons, pleinement performants, alors que il y a quand même des rudiments auxquels on doit se familiariser. Fait que, c’est un peu ça que je vous dirais qui m’a surpris. 

Chloë Hill: Vous avez mentionné que le travail parlementaire c’est une structure imposante. Pouvez vous élaborer un peu plus sur ce point?

Steven Blaney: Oui, mais le processus législatif, le travail de comité parlementaire, l'adoption de politiques et puis le feu roulant de l'actualité qui parfois dicte l'agenda politique et en même temps la mise en place de ces mesures là politiques, par l'appareil bureaucratique nécessite bien sûr l'adoption de lois, de règlements et après les machines, les ministères, les différents ministères concernés doivent doivent réagir. Donc, c'est une machine, c’est un appareil qui est dans un sens extrêmement, je dirais, efficace et rapide et en même temps qui est extrêmement lent et, et un peu, peut être pas sclérosé. Mais je dirais, est un peu qui est dans un certain processus formel. Fait que, c'est un peu ça, c’est un peu comme ça que je vois. Donc, c'est de comprendre les différents rouages d'un système politique, administratif, politique, partisan. C'est ce que je disais, qui était quand même une certaine complexité. Il faut prendre le temps de bien, de bien et de bien placer dans notre tête.

Chloë Hill: Avez-vous l'impression que vous avez eu assez d'autonomie, que les député.e.s ont assez d’autonomie?

Steven Blaney: Oui, je vous aurais peut-être, on peut envier parfois, je suis peut être venu à, à souhaiter peut être que les parlementaires, les députés, entre autres, aient davantage d'autonomie, mais en même temps, c'est un équilibre à maintenir par rapport à la cohésion politique d'une formation politique. Donc je vous dirais, c'est un équilibre fragile, mais il y a certainement une tendance, je dirais, lourde à une forme de centralisation un peu des, du pouvoir exécutif finalement, qui vient en quelque sorte atténuer la marge de manœuvre des députés, des élus.

Chloë Hill: Est-ce que votre parti s’attendait à ce que ses priorités passent avant les demandes de votre circonscription? 

Steven Blaney: Pas nécessairement, parce que une formation politique est élue sur une plateforme, mais il revient au rôle, aux élus de faire valoir les enjeux de leur comté. Et ça, je vous dirais que là dessus, là dessus, je dirais qu'on a, c'est probablement le plus grand pouvoir d'un élu, c'est de représenter les intérêts de sa circonscription auprès des instances politiques plutôt que l'inverse. Donc d'être un député de sa région pour Ottawa et non pas d'être un porte-voix d'Ottawa vers le comté. Et c’est, je vous dirais que pour ma part, ça a toujours été très clair que, effectivement, on avait des politiques. Parfois, on peut prendre des décisions qui sont impopulaires, mais qui font partie de notre, de notre plateforme ou de notre orientation ou qui ont des conséquences. Mais je vous dirais là dessus que non, au contraire, c'est le rôle, le travail de député, je vous dirais, un peu c'est de tirer son épingle du jeu et de faire en sorte que les politiques gouvernementales aient des retombées positives pour son comté.

Chloë Hill: Et on entend beaucoup parler d'incivilités dans la Chambre et je me demande si vous pouvez décrire si cela vous a affecté, ou a affecté votre efficacité en tant que député? 

Steven Blaney: Je vous dirais non. Au contraire, je vous dirais qu'il y a une certaine… La joute parlementaire, les jeux partisans peuvent être vus comme une force constructive. Mais bien entendu, il y a des normes, il y a des limites qu’on ne doit pas dépasser: le respect de la personne. Et en général, je pense que malgré ce qu'on en dit, je pense que la Chambre, en tout cas, pour mon expérience Moi, je garde une expérience plutôt positive de mon expérience dans la Chambre des communes. Mais évidemment qu'il n'y a pas de place pour le manque de respect, l'incivilité et que c'est absolument intolérable et qu'on ne doit avoir, c'est vraiment tolérance zéro pour les comportements ou les paroles ou les gestes inappropriés.

Chloë Hill: Avez-vous fait face à la toxicité en ligne dans ce rôle?

Steven Blaney: C'est un grand mot toxicité. C'est sûr qu'on se fait clouer au pilori quand on est sur la place publique pour nos idées, pour notre personnalité. Je vous dirais, le mot toxicité est apparu au cours davantage des trois à cinq dernières années, donc c'est sûr qu'il arrivait parfois que même des analystes politiques fassent du dénigrement. Oui, c'est arrivé et je vous dirais que c'est c'est, c'est particulièrement difficile pour les proches. Les proches qui eux, n'ont pas choisi d'être dans une carrière politique. Pour ma part, je savais à quoi m'attendre, parce que vous savez je suis un conservateur au Québec, moi là. Vous savez, je vous parle de monsieur Harper. Monsieur Harper n'était pas populaire au Québec. Le problème de la toxicité, c'est qu'à moyen-long terme, ça fait diminuer l'estime envers la classe politique. Et puis éventuellement, ça sape nos institutions démocratiques, donc. 

Chloë Hill: Votre identité a-t-elle été prise en compte dans votre travail? Est-ce qu’elle a été respectée? Valorisée? et je me demande comment les questions relatives à la langue française ont été priorisées.

Steven Blaney: Je dois vous dire deux choses. Premièrement, j'ai été brièvement ministre de la Francophonie, mais j'ai été surtout longuement le président du Comité des langues officielles et membre du Comité des langues officielles. Je dois vous dire qu'en 2006, lorsque je suis arrivé au caucus conservateur, on m'a accueilli à bras ouverts dans ma formation politique et c'était réconfortant. Les conservateurs me disaient « it’s good to see an elected Member of Parliament from Quebec who doesn't want to separate ». Et puis évidemment, ils me disaient ça en anglais, parce qu’ils ne parlaient pas tous français. Mais non, j'ai toujours senti un grand respect pour mon identité québécoise et pour mes origines. Evidemment, c'est un combat, je vous dirais incessant, et c'est la raison pour laquelle souvent, même si je pouvais m'exprimer en anglais, je m'exprimais en français. Notamment dans les dernières années à la Chambre des communes, pour vraiment que le français soit une langue vivante et une de nos deux langues nationales, même si, évidemment, il y a une asymétrie évidente et grandissante.

Chloë Hill: Et dans vos réponses dans notre sondage, vous avez mentionné que la pandémie a vraiment altéré votre départ en réduisant les contacts. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet aussi?

Steven Blaney: Oui, oui, absolument. Ben oui, écoutez ça là. En un mot, c'était plate. On ne rencontrait plus de commettants, on allait plus aux événements. Le gouvernement était sur les blocs et on siégeait à peine. On était tous en mode virtuel, donc vraiment, ça a changé la nature du travail. En fait, ça a changé notre manière, et aussi, ça a diminué un peu l'achalandage et augmenté le niveau d'insécurité. Il y avait moins de gens qui appelaient, mais quand ils appelaient, c'est épouvantable. Donc oui, c'était une période de morosité, je vous dirais. C'est ça.

Chloë Hill: Et qu'en pensez vous du Parlement hybride? 

Steven Blaney: J'ai une nette préférence pour le présentiel, que ce soit sur le plan professionnel que politique, pour les dynamiques qui se mettent dans un lieu. Et quand je vous parlais tout à l'heure, vous me parliez de toxicité. On ne parle pas de tous les bons moments qu'on peut vivre à la Chambre. Parce que ça peut être un lieu de, c'est un parterre de démocratie et vous savez, l'animation, moi je suis un conservateur et c’est comme notre spécialité, les « hey hey », les « hoorays », et tout ce que tu voudras. Puis ah, « hear, hear! » Parce que quand même, la Chambre des communes, souvent, quand je disais les gens, j’ai dit « là, vous me donner une pièce de théâtre! ». Donc il y a une façon d'animer ça pour enlever une forme, de rendre la politique attrayante et parfois drôle et parfois dramatique, parce que c'est le reflet de, c'est le reflet de la société. Donc, je vous dirais que j'ai une nette préférence pour le présentiel pour justement faire ressortir l'aspect humain, physique et émotionnel de la politique. Sinon, on devient un peu plus dans des rôles un peu scriptés, un peu, je dirais encapsulés un peu, comme dans des boîtes de conserve, robotisés et on perd beaucoup de l'essence de la politique.

Chloë Hill: Vous êtes le père de la Loi antiterroriste au Canada après les attaques au Parlement en 2014, ainsi que de la modernisation des dispositions pour gérer les crises environnementales. Pouvez-vous élaborer sur ces points forts de votre mandat? 

Steven Blaney: Ouais. C'est sûr qu’aux Anciens combattants, j'ai eu la chance de moderniser, de réduire la paperasse et de valoriser le rôle des anciens combattants. Mais c'est surtout effectivement la Sécurité publique où là, effectivement, il y a eu deux grandes lois fondatrices au Canada sur le terrorisme. Il y a eu la loi après l'attaque de 2001 mise en place à l'époque par le gouvernement de Jean Chrétien et à la suite des attaques de 2014, on a élargi le mandat des services canadiennes de renseignement, et mis des mesures additionnelles. Et également, ce qui allait avoir un impact très grave, c'était toute l'aspect des services de prestations de sécurité sur la Colline où on en est venu à reconfigurer finalement la Colline parlementaire. Ça a une influence déterminante. Donc ça, c'est sûr, ça a été un enjeu important. Et l'autre élément, il y a quand même eu aussi l'enregistrement simple et sécuritaire des armes à feu. Les gens l'oublient, mais c'est grâce au gouvernement conservateur que maintenant, si un Canadien ou une Canadienne souhaite posséder une arme à feu, elle doit nécessairement recevoir une formation obligatoire, même si on a été dans les services policiers ou dans l'armée auparavant. Et si on est reconnu coupable de violence conjugale, on perd notre licence. Donc ça, c'est des mesures qu'on a mis en place, dont je suis très fier. Mais ce que vous mentionnez tantôt, c'est que lorsque j'étais à la Sécurité publique, il fallait commencer à faire en sorte que, parce que, ultimement, c'est le gouvernement fédéral qui est responsable de gérer des crises environnementales ou des désastres naturels. Il y a des ressources importantes qui sont allouées. Donc, il y avait une modernisation de ces mécanismes de  soutien en cas de catastrophes naturelles qui étaient qui n'avaient pas été modernisés depuis les années 70 ni actualisés, il faut bien le dire. Également, le virage, qui est un virage qui doit se poursuivre, au niveau de l'adaptation de nos infrastructures au changement climatique et des mesures de mitigation. Donc, on doit investir maintenant pour anticiper les catastrophes naturelles, pour réduire l'impact sur les écosystèmes et les sociétés civiles. Donc, on était vraiment à la genèse. Écoutez, quand j'étais au ministère, ça remonte à 2014, nos, à ce moment-là, les cartes de, quand j'étais ingénieur civil, des cartes de zones inondables n'étaient pas à jour. Donc on n'était pas encore capable de savoir quand une rivière monte, jusqu'où elle va aller. Alors, on avait vraiment eu beaucoup de négligence, fait que, il fallait dépoussiérer tout ça. C'était l'amorce de ce qui a été fait, mais il reste encore, il va toujours rester beaucoup de travail parce que ce n'est pas terminé.

Chloë Hill: Avez-vous des recommandations pour améliorer une expérience de député?

Steven Blaney: Oui, la première peut être, ce serait comme je vous l’ai mentionné, c’est peut-être d’offrir, quand je parle d'encadrement, c'est davantage de, de formation sur la fonction de député. Un, quasiment, MP 101, un crash course. Pas mal celle-là, j'aimerais ça vous en trouver d'autres, mais c'est pas mal la seule. Sinon, parce que, un député, « you bring what you are you to that function, and everybody does it in their own style and manner, and that's probably appropriate ». Ce serait probablement la recommandation. Ça serait, et pas de formation nécessairement obligatoire. Pas mandatory, de démontrer que la formation est tellement pertinente que les gens vont la prendre, mais pas de force je la mettrais plutôt, et ce n’est pas nécessairement un cours magistral, mais j'appellerais pas un crash course MP 101. C'est ce qui se fait déjà, mais c'est de continuer cette pratique là et puis peut-être de temps en temps, un petit refresh pour les députés qui ça fait 5 ou 10 ans, un petit refresh

Chloë Hill: Au sujet de votre départ, dans le sondage vous avez indiqué que c'est une étape que vous auriez voulu un peu plus vous préparer davantage sur le plan psychologique. Pouvez-vous élaborer sur ce point là?

Steven Blaney: Oui, bien c'est ça. Je pense que je fondais beaucoup disons, on doit préparer cette fameuse transition vers le retour à la vie civile. Bien, j'ai eu la chance de décider de ne pas me représenter, alors j'ai été bien chanceux par rapport à d'autres qui se font carrément battre. Dans mon cas, j'ai eu la chance de d'anticiper ce processus là. Donc, je voudrais dans un sens, même si on n'est jamais prêt, j'ai quand même été plus prês que à bien des égards de ce côté là. 

Chloë Hill: Est-ce votre famille et vos proches ont bien reçu cette nouvelle? Comment ont-ils réagi à votre décision? 

Steven Blaney: Oh oui, je pourrais demander à mon épouse. Soulagement. Parce que c'est exigeant aussi pour la famille. Ma conjointe devait m'accompagner dans des événements protocolaires, des sorties, je n'étais jamais là les fins de semaine. J'avais toujours des obligations. J'étais toujours un peu sur la sellette. Tout ça, je pense que ça elle l'apprécie beaucoup.

Chloë Hill: Et comment est ce que votre séjour à la Chambre des communes vous a-t-il changé?

Steven Blaney: Je vous dirais probablement que je pense que j'ai acquis une certaine maturité, Madame Hill. Et peut-être une compréhension plus fine de la nature humaine.

Chloë Hill: On sait bien qu'être député.e, c'est un travail difficile. Avez-vous des recommandations pour attirer et pour retenir les meilleur.e.s et les plus intelligent.e.s?

Steven Blaney: Je vous dirais que premièrement, la fonction de parlementaire est un appel de service. Je vous dirais qu'il y a des gens qui vont en politique pour se servir, et il y en a d'autres qui vont pour servir. Je pense que la plupart des gens y vont pour servir, dans la meilleure de leurs connaissances. Mais également, mais je vous dirais que je pense que ce qui est le plus important, c'est le feu sacré. C'est d'avoir le feu, vraiment d'avoir cette passion là, qui permet de surmonter les défis et les difficultés inhérentes à la vie politique.

Chloë Hill: Super et une dernière question: en regardant en arrière sur votre carrière politique, quel conseil donneriez-vous à votre cadet?

Steven Blaney: Je vous dirais qu'en politique, je pense qu'une des grandes qualités, c'est la loyauté et que je dirais à la personne de s'entourer de personnes loyales et avoir la chance de vivre une expérience politique inoubliable comme celle que j'ai vécue. Il y a des personnes que je n'ai pas mentionné cet après-midi. Je pense par exemple à Jean-Christophe de Le Rue, qui a été, qui était encore étudiant quand il a commencé. Quand il est venu me voir, c'était en 2008. Et puis, il a fini son bac en travaillant pour moi. Il est devenu, il a fini directeur des communications et maintenant, il connaît un succès foudroyant dans le secteur privé. Et je lui dois beaucoup, beaucoup, beaucoup, parce qu' il m'a donné beaucoup. Et j'ai eu des personnes comme ça, exceptionnelles. Pierre-Luc Jacques a été mon dernier directeur de campagne, maintenant il a une super belle job, mais il y a eu des gens absolument formidables. Et ce sont des gens à qui je peux avoir une confiance, j'oserais presque dire entière et totale, dans la mesure du possible. Donc, c'est un élément important en politique, d'avoir des gens qui partagent nos valeurs, mais également en qui on peut avoir une grande confiance. Donc, le conseil que je donnerais, je dirais à la personne d'être fidèle à ses principes, de ne pas, je dirais, renier ses principes, mais d'être, et d'assumer ses convictions. Ça, c'est extrêmement important en politique. Les gens sentent si on est, on est à côté de la coche et les gens ne vont pas nécessairement partager notre opinion, mais vont nous respecter parce qu'on s'assume. Et moi, c'est ce, c'est ce que je retiens. Puis aussi, évidemment de respecter la diversité. Ça, c'est extrêmement important. Quand je parle de diversité, de, je parle plus de diversité de points de vue. Parce qu'on parle beaucoup de diversité des genres, et puis je suis ouvert à ça. Mais ce que je veux dire, c’est que c’est important de respecter l'autre, en fait, même s'il ne partage pas notre opinion. Et avec ça, on peut aller très, très loin. Autant dans les formations politiques de nos adversaires, nos opposants ou même nos commettants. L’autre chose aussi que je disais souvent, c'est, une fois qu'on est élu, on est là pour tout le monde dans le comté. On oublie les, on oublie les étiquettes politiques. On est là pour servir les gens du comté.

Chloë Hill: Excellent! Cela m'amène à la fin de mes questions, Monsieur Blaney. Alors, je tiens à vous remercier encore pour votre sagesse et d'avoir été si généreux avec vos réponses. Y a t-il d’autres choses que vous vouliez ajouter?  

Steven Blaney: Non, mais je vous remercie pour votre écoute. Et je vous dirai aussi peut-être un conseil, le dernier conseil, c'est d'avoir le support de sa famille parce qu'on ne peut pas se lancer en politique. Puis ça peut être une famille, ça peut être des parents, mais moi, je n'avais pas pu faire ça si je n'avais pas eu le support de ma famille, ça aurait été impossible. Et autant quand on est dedans que pendant. Monsieur Harper disait souvent lui-même « Remember to take care of your family while you’re in politics, because once you leave it, it's the only thing you’ll be left with ».

Chloë Hill: Quel beau rappel pour conclure : la valeur d’un réseau de soutien. Cette entrevue a vraiment fait ressortir la passion de Steven lors de son passage au Parlement, ainsi que l'importance de la formation professionnelle et de l'engagement dans les circonscriptions. 

Nous tenons à remercier encore une fois Steven pour sa contribution à ce projet. Dans notre prochain épisode, nous aurons une conversation avec Monsieur Matthew Dubé, qui nous emmènera dans les coulisses de la Chambre des communes et discutera des embûches à l'entrée, des attentes à gérer et de l'influence des médias.

Merci d'avoir écouté Les Personnages de la Chambre!

Un grand merci à tous les anciens et anciennes député.e.s et merci à vous d'avoir écouté Les Personnages de la Chambre.

Je m’appelle Chloë Hill, coordinatrice de recherche au Centre Samara. L'équipe qui soutient ce balado est composée de Sabreena Delhon, Beatrice Wayne, Vijai Kumar, Colm O'Sullivan et David Moreau.

La chanson thème a été composée par Projectwhatever.

Nous sommes reconnaissants au Patrimoine canadien pour son soutien financier.

Le Centre Samara pour la démocratie est une organisation caritative non partisane. Notre mission est de réaliser une démocratie résiliente avec un public engagé et des institutions réactives. Pour soutenir notre travail, visitez samaracentre.ca et cliquez sur « faire un don ». 

Ce balado fait partie du Projet d'entrevues avec les député.e.s sortants et sortantes. Pour en savoir plus sur ce projet et d'autres recherches, visitez notre site Web et suivez-nous sur Twitter et Instagram @thesamaracentre.

Si, comme nous, vous vous intéressez à l'aspect humain de la politique, aidez-nous à faire connaître notre balado. Évaluez et laissez un commentaire sur notre émission sur Apple Podcasts, vous seriez surpris de voir à quel point cela nous est utile. Parlez-en à vos amis. Et si vous enseignez, partagez cette émission avec votre classe. 

Merci de nous avoir écoutés.


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